Bien manger, pour bien grandir !

Offrir une alimentation saine, équilibrée et goûteuse aux enfants, c’est leur offrir bien plus qu’un bon repas! C’est aussi une assurance santé, un goût pour les bons produits et un éveil au cycle de la nature et des saisons ! Marjorie Crémadès, diététicienne micro-nutritionniste et spécialiste de l’alimentation végétale nous explique tout !

Pourquoi l'alimentation saine est-elle primordiale, dès le plus jeune âge?

Une alimentation saine contribue au capital santé des tout-petits. Hippocrate l’affirmait, voilà déjà plus de deux millénaires : « Que ton aliment soit ton médicament ».

En effet, nous sommes tous constitués de bactéries. Elles forment un microbiote intestinal, propre à chacun. Celui-ci se développe in utero, pour atteindre son plein potentiel, aux trois ans de l’enfant. Un bon microbiote permet d’optimiser notre système immunitaire, tout au long de notre vie. Manger équilibré, privilégier le fait-maison, les fruits et les légumes, sont autant de moyens d’impacter positivement notre microbiote, et donc notre santé.

Quels sont les bons gestes pour proposer une alimentation saine à nos enfants ?

Le premier aliment du tout-petit est le lait (maternel ou maternisé). Il est primordial d’avoir un apport en lait infantile (puis de croissance) suffisant et ce jusqu’aux 3 ans de l’enfant !

Quand vient le moment de la diversification, il est temps d’introduire des fruits et légumes, riches en antioxydants et en fibres. Les premiers nous permettent de nous protéger des agressions extérieures, tandis que les seconds sont des prébiotiques dont notre microbiote se nourrit. Plus les fruits et légumes sont de saison, cultivés localement et dans un environnement naturel, plus ils sont riches en antioxydants et pourront protéger la santé des enfants.

À partir de 6 mois, l’ajout de bonnes graisses est indispensable à l’enfant, notamment pour son développement cognitif. En effet, 60% de la matière cérébrale est constituée de gras, et l’apport en lipides doit correspondre à plus de 45% de l’apport énergétique total. Je conseille donc l’ajout d’une cuillère à soupe midi et soir de bonnes graisses (huiles végétales variées non chauffées).

Enfin, les enfants ont besoin de fer. On le retrouve dans la viande et le poisson mais pas que ! Les légumes secs, les fruits à coques, le quinoa et même le persil sont de très bonnes alternatives aux protéines animales. Se tourner vers ce genre d’aliments permet également de réduire notre consommation de viande, ce qui, on le sait, est aujourd’hui indispensable pour préserver la planète !

Et le goût dans tout ça ?

Les tout-petits ont les papilles gustatives hyper développées, autant en profiter pour leur faire découvrir différentes saveurs. Le « fait-maison » joue un rôle fondamental dans l’apprentissage des saveurs. Si la réglementation en matière de petits pots est très stricte, avec peu d’additifs autorisés et un contrôle strict des contaminants potentiels (pesticides, nitrates, métaux lourds), cela ne permet pas vraiment à l’enfant d’éduquer son goût.

Pour que les enfants aient plaisir à manger, il est nécessaire que les adultes qui les accompagnent au quotidien, les parents, ou les professionnel·les de la petite enfance, prennent plaisir à cuisiner, à partager un repas avec eux, leur proposent des aliments « bruts » et leur apprennent à distinguer une pomme d’une banane, une carotte d’un brocoli. Comme pour tout apprentissage, chaque enfant doit aller à son rythme. Il faut lui laisser le temps de découvrir les textures, les saveurs et les variétés d’aliments. Quoi de mieux alors que de lui donner l’exemple avec une alimentation variée ?

Aux fourchettes citoyen·nes !

Dans un contexte climatique qui évolue très vite, la résilience alimentaire vient interroger notre capacité à garantir l’accès, pour les prochaines décennies, à une alimentation saine, biologique et locale, pour tous.
Il est désormais essentiel d’intervenir collectivement sur l’ensemble de la chaîne alimentaire « de la fourche à la fourchette et de la fourchette à la fourche », c’est-à-dire de l’agriculteur·rice, en passant par le·la maraîcher·ère, jusqu’aux consommateur·rices, sans oublier la filière du compostage.

Les territoires doivent pouvoir augmenter leur capacité à produire localement, en priorisant les fruits et les légumes. Concrètement, cela peut passer dans l’investissement dans des fermes urbaines, ou encore l’augmentation du nombre de jardins partagés.

Cela passera aussi par l’engagement citoyen pour défendre le mieux manger et par la sensibilisation de la jeune génération, et ce dès la prime enfance ! L’éveil au goût, reconnaître ce que l’on mange, respecter les saisons, limiter le gaspillage alimentaire sont autant de pistes à explorer avec les tout-petits!

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